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Nous avons interrogé la star du BMX, Elke Vanhoof, neuf fois championne de Belgique et 6e aux Jeux Olympiques de Rio, à propos de son choix de faire du BMX et de son expérience en tant que femme dans ce qui est traditionnellement considéré comme un sport masculin.

Qu’est-ce qui a déclenché chez toi cette passion pour le BMX?

J'étais une enfant hyperactive et j'ai testé beaucoup de sports. Quand j'avais 8 ans, une piste de BMX a été construite près de chez moi. Mes parents m'ont alors offert un BMX. Comme je me débrouillais plutôt bien, j’ai poussé les entraînements et je me suis inscrite à plusieurs compétitions. D’abord en Belgique, puis à l’étranger. Et c'est devenu un sport familial, nous y sommes allés tous ensemble, au début en caravane, ensuite en mobile home quand j'avais intégré l'équipe nationale.

Quelle est ton expérience en tant que fille/femme dans ce qui est traditionnellement considéré comme un sport masculin?

Au départ, je ne roulais qu'avec des garçons car nous n’étions seulement que quelques-unes à faire du BMX dans toute la Belgique. Je n'étais donc pas habituée à autre chose et je trouvais ça normal, tout comme les garçons d’ailleurs. Nous étions un groupe d'amis. C'était bon pour mon développement, je m’entraînais comme eux et cela m'a rendu plus forte. Ce n'est certainement pas un désavantage d’agir ainsi dès son plus jeune âge. Maintenant, au niveau international, les filles sont nettement plus nombreuses dans ce sport.

Elke Vanhoof in action during the Olympic  Games Rio 2016

As-tu les mêmes opportunités que les hommes dans le BMX?

Je suis actuellement la seule athlète belge à ce niveau, donc je ne peux pas comparer. J'ai tout ce dont j'ai besoin et en outre, un contrat avec la Défense. Dans le BMX, hommes et femmes reçoivent des primes identiques.

Les femmes sont-elles aussi fortes mentalement que les hommes?

A mon avis, les femmes sont encore plus fortes et c'est d’ailleurs prouvé, je crois. Mais, physiquement, bien sûr, ce sont les hommes les plus forts et si vous mettez en parallèle un homme et une femme sur un parcours BMX, c’est l'homme qui va gagner. Dans l’ensemble, je pense que les femmes ont une force mentale au moins équivalente à celle de leurs homologues masculins.

Te considères-tu comme un exemple et comme quelqu'un qui peut inciter un plus grand nombre de filles à faire du BMX?

Certainement, je suis moi-même coach et j’organise des stages ‘girls only’. D’autre part, je remarque aussi que les clubs s’organisent de plus en plus pour attirer les filles et ça, c'est positif.

Elke Vanhoof posing with her BMX

Y a-t-il des femmes coachs dans le BMX?

Il y en a quelques-unes mais finalement très peu comparativement à d’autres pays. Les femmes riders qui arrêtent la compétition aujourd’hui aimeraient certainement devenir coachs. Et les femmes coachs attirent non seulement les filles mais aussi les garçons.

D’ailleurs, je suis actuellement le cursus de coaching mais comme pour le niveau Trainer B, il faudra encore attendre que le cursus soit rédigé, cela pourrait prendre du temps. Ce serait bien de simplifier et de raccourcir les cursus de coaching, surtout pour les athlètes de haut niveau car nous avons déjà toutes les connaissances techniques requises.

Quelles sont, d’après toi, les actions concrètes à mettre en place pour impliquer un plus grand nombre de filles ou de femmes dans le BMX, en tant que riders ou coachs?

Il faudrait que le BMX bénéficie de davantage de visibilité, c’est à ce niveau que l’attractivité est la plus importante. Via la télévision et les réseaux sociaux, cela pourrait faire de nouveaux adeptes, y compris parmi les filles. Après les excellentes performances des cyclistes belges aux Jeux Olympiques de Rio, la fédération a organisé un ‘Women’s Cycling Fan Day’. C’est ce type d'événements qui permet aux filles de se familiariser plus facilement avec notre sport.

Aux États-Unis, il existe un package de base pour le BMX qui contient tout ce dont vous avez besoin pour commencer à pratiquer ce sport. Cela pourrait également fonctionner ici afin d'abaisser encore le seuil d’accessibilité pour les filles. Eventuellement avec l’intervention de sponsors pour permettre d’en réduire davantage le coût.

Mais le plus important, ce sont les médias et le marketing, les filles doivent visualiser un sport pour avoir envie de le pratiquer.